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Avec 17,5 millions d’habitants dont 80 % résidant en zone urbaine, avec 40 % de l’activité industrielle française sur son territoire, et avec une surface agricole utile de près de 6 millions d’hectares soit 63 % de la surface totale du bassin en 2012, les ressources en eau du bassin Seine-Normandie sont soumises à de fortes pressions liées aux activités humaines.
La concentration humaine en milieu urbain génère des rejets polluants chroniques dont l’impact est limité grâce à des installations adaptées (91 % de la population utilise un assainissement collectif). Cependant, il existe des rejets accidentels ou des rejets par temps de pluie. Dans les zones urbaines, ces rejets par temps de pluie représentent 760 millions de m³ par an sur le bassin du fait des surfaces imperméabilisées.
L’activité industrielle entraîne également des rejets ponctuels ou diffus. Les rejets ponctuels directs sont en baisse régulière depuis quelques années. Pour les rejets ponctuels raccordés, il existe deux formes de pollution : la pollution organique provenant essentiellement de la région parisienne et la pollution toxique liée à des dysfonctionnements provenant d’activités comme le traitement de surface des métaux.
Orientées vers les grandes cultures (29 % des surfaces de céréales françaises, 32 % des surfaces cultivées en pommes de terre, 67 % des surfaces en betteraves), les pratiques agricoles du bassin Seine-Normandie sont dites intensives. Ces cultures se caractérisent par une pratique intensive de l’irrigation, par des sols nus en plus grand nombre et des phénomènes d’érosions des sols loin d’être résolus. De plus, l’utilisation de produits phytosanitaires (par exemple, les herbicides utilisés sur le maïs, les céréales, la vigne), de composés azotés et phosphatés dégrade la qualité de l’eau souterraine et provoque l’eutrophisation des rivières et des eaux littorales.
La qualité générale des cours d’eau s’améliore mais la progression est inégale.
Les eaux superficielles sont définies dans la directive cadre comme « une partie distincte et significative des eaux de surface, tel un lac, un réservoir, une rivière, un fleuve ou un canal, une partie de rivière, de fleuve ou de canal, une eau de transition ou une portion d’eaux côtières ».
La qualité générale des grands cours d’eau s’améliore sur le bassin Seine-Normandie pour ce qui est des matières organiques, particulièrement sur la Seine jusqu’à l’amont immédiat de l’agglomération parisienne. En aval de la région parisienne, la qualité de la Seine est encore passable, mais les effets des mises en service des stations d’épuration de Colombes et de Rouen se font d’ores et déjà sentir. Cependant, la progression est inégale. Certains petits cours d’eau restent de mauvaise qualité. Les pressions anthropiques étant trop fortes par rapport à la capacité réceptrice du milieu, ainsi que par rapport aux débits de ces petits cours d’eau, les phénomènes qui restent préoccupants sont :
Les masses d’eau souterraines sont définies comme « un volume distinct d’eau souterraine à l’intérieur d’un ou de plusieurs aquifères ». Les masses d’eau souterraines servent à l’alimentation en eau potable. Les teneurs phytosanitaires, en nitrates et en microorganismes augmentent d’année en année. Par exemple, 19 % des captages n’étaient pas conformes au moins une fois pour les pesticides et 17 % pour la bactériologie.
Les problèmes de turbidité affectent les zones karstiques et fissurées, c’est-à-dire des aquifères présentant des rivières souterraines avec souvent une forte érosion des sols due aux pratiques agricoles intensives. Lors de périodes pluvieuses importantes, les eaux se chargent.
La qualité des eaux côtières où se pratiquent les usages comme la baignade, la conchyliculture, la pêche à pied est évaluée selon des paramètres microbiologiques. Les sources de pollution sont multiples : eaux usées urbaines, rejets industriels, rejets agricoles, etc. Grâce aux travaux d’assainissement, une grande partie de la pollution par temps sec est résorbée. La pollution chimique des eaux côtières est localisée au niveau de l’estuaire et de la partie orientale de la baie de Seine.
Le Comité de bassin Seine-Normandie a adopté le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2022-2027 du bassin le 23 mars 2022. Cette feuille de route affiche l’objectif d’amener 52 % des cours d’eau et eaux littorales du bassin au bon état écologique à l’horizon 2027 (soit 20 points de plus qu’actuellement) et 32 % des eaux souterraines en bon état chimique.
Chiffré à 6,2 milliards d’euros, le programme de mesures se caractérise par une augmentation des investissements pour réduire les pollutions issues de l’agriculture, les ruissellements d’eaux pluviales et pour agir sur les altérations physiques des cours d’eau.
L’organisation de la gestion de l’eau à l’échelle locale des territoires doit également évoluer pour contribuer à l’amélioration de la qualité de l’eau et à prévenir les déséquilibres de quantité d’eau disponible prévisibles avec le changement climatique.
Les 5 orientations du SDAGE 2022-2027 reprennent les enjeux issus de l’état des lieux du bassin :
Afin de réduire les problèmes sur l'ensemble du bassin et en particulier sur les aires d’alimentation de captages destinés à produire de l’eau potable, le SDAGE préconise, dans son orientation fondamentale 2, de :
Les mesures du PDM 2022-2027 sont déclinées selon 5 grands thèmes en lien avec les orientations fondamentales du SDAGE :
Le comité de bassin Seine-Normandie et le conseil d’administration de l'agence de l'eau ont adopté, le 2 juillet puis le 19 septembre 2024, le 12eme programme de l'agence pour la période 2025-2030. Ce nouveau programme, intitulé « Eau, climat & biodiversité », mobilisera une enveloppe de 4,7 milliards d’euros sur six ans pour soutenir des actions prioritaires en faveur de l'eau, de la biodiversité et de l'adaptation au changement climatique, au plus près des territoires. Il répond à des priorités stratégiques ambitieuses en mobilisant tous les acteurs du bassin autour d’objectifs communs : garantir le bon état des eaux, préserver la ressource pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable, accompagner la transition agricole et reconquérir la biodiversité. La sobriété dans l'usage de l'eau est placée au cœur du programme, qui se veut un levier pour renforcer la résilience des territoires face au changement climatique. Ce 12eme programme fixe ainsi sept priorités principales, en continuité avec le SDAGE et les orientations nationales récentes, dont le Plan Eau de 2023.
Le programme place la sobriété hydrique au premier rang de ses priorités, avec l'objectif de réduire de 10 % les prélèvements d'eau d'ici 2030 sur l'ensemble du bassin. Cet engagement, en ligne avec la trajectoire fixée par le Plan Eau national, vise à mieux faire face aux périodes de sécheresse et aux tensions quantitatives sur la ressource. Pour y parvenir, l'agence intensifie le soutien aux actions d’économie d’eau sur tous les usages (eau potable, industriel, agricole, etc.), en finançant la modernisation des réseaux d’eau potable (réduction des fuites) et des projets d’économie circulaire de l'eau comme la réutilisation des eaux usées traitées. Les territoires sont accompagnés dans l’élaboration de plans de gestion locale de la ressource (PTGE) afin d’adapter les pratiques et de partager l'eau de façon équitable entre usagers.
Garantir une eau potable de qualité en quantité suffisante est un enjeu majeur du programme. Les zones de captage d’eau potable, cruciales pour l’alimentation des territoires, sont aujourd’hui menacées par la dégradation de la qualité de la ressource (pollutions diffuses agricoles, urbaines, etc.). Le 12eme programme renforce donc le soutien aux actions préventives de protection des aires d’alimentation de captage afin d’assurer un approvisionnement durable en eau potable. Il prévoit d’investir dans la modernisation des infrastructures d’eau potable, en ciblant en particulier les territoires ruraux ou ceux confrontés à des pénuries liées aux sécheresses répétées. Les collectivités sont incitées à élaborer des stratégies locales de préservation de la ressource intégrant les risques du changement climatique (baisse des nappes, canicules, etc.). Cet axe répond aussi à un impératif de santé publique, en visant une eau conforme aux normes pour tous les usagers et en protégeant les captages sensibles utilisés pour l’alimentation en eau potable.
L'agence de l'eau intensifie son accompagnement des agriculteurs vers des pratiques plus respectueuses de la ressource en eau. Le 12eme programme soutient la transformation des systèmes agricoles afin de réduire les pollutions diffuses (nitrates, pesticides) et la pression sur les ressources : développement de systèmes de production à bas niveau d'intrants, promotion de l’agriculture biologique et des pratiques agroécologiques, protection des sols et des zones de captage prioritaires, etc. Ces évolutions sont encouragées tout en veillant à la viabilité économique des exploitations, afin de concilier performance agricole et objectifs environnementaux. L'enjeu est d’accélérer la transition écologique de l'agriculture sur l'ensemble du bassin, notamment dans les aires d’alimentation de captages d’eau potable, pour préserver la qualité des eaux brutes et réduire les besoins de traitements coûteux.
La préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité est au cœur du programme, conformément à la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité. Dans le bassin Seine-Normandie, les écosystèmes aquatiques souffrent de la fragmentation des habitats, de l’artificialisation des cours d’eau et des pollutions chimiques. Le 12eme programme vise à restaurer les milieux aquatiques (rivières, zones humides, milieux littoraux) et à promouvoir les solutions fondées sur la nature pour renforcer la résilience des écosystèmes face au changement climatique. Il encourage les opérations permettant de redonner un fonctionnement naturel aux rivières (renaturation de cours d’eau, suppression d’ouvrages obsolètes, reconnexion des zones humides) et de préserver les continuités écologiques via les trames vertes et bleues. La préservation des zones humides et la reconquête des écosystèmes littoraux figurent parmi les priorités, de même que le développement d’espaces végétalisés en ville pour gérer les eaux pluviales à la source et réduire les îlots de chaleur urbains. Ces actions apportent des bénéfices multiples : amélioration de la qualité de l'eau, atténuation des inondations et sécheresses, et protection d'une biodiversité riche et équilibrée, tout en valorisant socialement les espaces naturels.
La réduction des pollutions est consolidée comme premier poste financier du programme. Malgré les progrès accomplis en matière d’épuration des eaux usées urbaines et industrielles, la France reste éloignée de l'objectif de 100 % de masses d'eau en bon état fixé pour 2027 (seulement 44 % environ sont en bon état aujourd’hui). Le programme 2025-2030 accentue donc les actions de réduction des pollutions à la source afin de restaurer la qualité des rivières, nappes et eaux littorales. Il prévoit un soutien accru aux travaux d’assainissement (extension ou amélioration des stations d’épuration, traitement des micropolluants, etc.) et à la gestion des eaux pluviales en milieu urbain, car ces leviers sont essentiels pour diminuer les rejets polluants dans le milieu naturel. L'agence intensifie également son appui aux acteurs économiques dans la réduction de leurs émissions de substances dangereuses : aides à l'installation de technologies propres, à la mise en place de dispositifs anti-rejets accidentels ou de systèmes de traitement innovants, etc. La gestion à la source des pollutions diffuses est privilégiée, par exemple via l'implantation de couverts végétaux limitant le ruissellement agricole ou la mise en place de plans de prévention des pollutions industrielles. Les études préalables indispensables à ces projets sont financées jusqu’à 80 % sur certains sites pollués, afin de faciliter la décision d'investissement. L'ensemble de ces efforts doit contribuer à retrouver le bon état des eaux du bassin à l’horizon 2027, conformément aux objectifs du SDAGE Seine-Normandie.
Pour anticiper les évolutions futures et mieux cibler les actions, le programme soutient l’acquisition de connaissances et la recherche sur l'eau. L'agence financera des études, des suivis et des programmes de recherche portant sur les milieux aquatiques continentaux et marins, leur fonctionnement et leur biodiversité. Ces travaux visent à améliorer la compréhension des impacts du changement climatique sur le bassin et à évaluer l'efficacité des politiques de l'eau, en lien avec les priorités du SDAGE et du Document Stratégique de Façade (Manche Est — Mer du Nord) pour le littoral. Le renforcement des données scientifiques et techniques permettra d’éclairer les décisions et d’adapter en continu les stratégies d'intervention de l'agence.
À l'image des précédents programmes, le 12eme programme réaffirme la nécessité de mobiliser l'ensemble des acteurs du territoire et de renforcer la solidarité interterritoriale. L'agence de l'eau encourage la consolidation des maîtrises d’ouvrage à l’échelle pertinente (par exemple, au niveau intercommunal) pour porter des projets structurants. Elle accompagne les collectivités dans l’exercice de leurs nouvelles compétences en gestion des milieux aquatiques, prévention des inondations, eau potable et assainissement. Les outils de contractualisation et d’animation territoriale sont renouvelés et renforcés afin de soutenir cette dynamique collective en faveur de la transition écologique et de l’adaptation au changement climatique. En particulier, les contrats de territoire « Eau & Climat », initiés lors du programme précédent, restent un instrument clé pour planifier sur plusieurs années des actions coordonnées entre l'agence et les collectivités, associations ou entreprises qui s‘engagent dans une démarche de progrès. Une centaine de contrats de territoire sont en préparation sur le bassin.
chacun définissant un plan d’actions cohérent et adapté aux enjeux locaux. Par ailleurs, l'éducation à la citoyenneté et la communication environnementale continuent d’être soutenues pour favoriser l'adhésion du public aux projets et aux changements de pratiques. Enfin, le principe de solidarité envers les territoires ruraux est réaffirmé : les petites collectivités disposant de faibles moyens techniques ou financiers bénéficient d’aides spécifiques pour améliorer leurs services d’eau et d’assainissement, de manière à réduire les inégalités territoriales face aux défis de l’eau.
Les programmes précédents ont permis de progresser en matière de collecte et d’épuration des eaux usées et d’améliorer la qualité écologique de nombreux cours d'eau du bassin de la Seine. Néanmoins, les efforts doivent s’intensifier pour atteindre les objectifs européens de bon état des eaux d'ici 2027. Le 12? programme vise donc à accélérer la restauration du bon état écologique des eaux du bassin Seine-Normandie tout en déclinant, dans chaque territoire, la stratégie d’adaptation au changement climatique face à la multiplication des événements extrêmes et à la baisse tendancielle des ressources disponibles. Il se caractérise par des moyens renforcés et une planification pluriannuelle d’actions, avec notamment :
d’assainissement (réduction des pollutions et dépassements). Ce mécanisme de « bonus-malus » vise à envoyer un signal-prix plus fort pour encourager les bonnes pratiques et la maintenance proactive des infrastructures. En parallèle, le principe de priorisation des dépenses est réaffirmé : l'agence de l'eau doit concentrer ses aides sur les actions les plus efficaces et sur les secteurs géographiques les plus vulnérables ou stratégiques, de façon à atteindre les objectifs fixés tout en optimisant chaque euro dépensé. Les critères d’éligibilité des projets sont rendus plus sélectifs pour privilégier les mesures préventives (qui évitent la dégradation des milieux) par rapport aux mesures curatives, et pour s’appuyer sur une bonne connaissance préalable du patrimoine et des besoins locaux (études d’avant-projet obligatoires, analyses coût-bénéfice, etc.). La conditionnalité des aides est ainsi renforcée : les maîtres d’ouvrage doivent s'engager dans des démarches vertueuses (entretien des ouvrages, plan de gestion patrimoniale, suivi des performances…) pour bénéficier du financement de l'agence, assurant une responsabilisation accrue des bénéficiaires.
Par ailleurs, afin de libérer des ressources humaines et financières pour les projets les plus structurants, le programme poursuit l'effort de simplification administrative entamé lors du 11? programme. Des procédures d’aides simplifiées (forfaits, téléprocédures, délégations) sont étendues à certaines thématiques courantes, et de nouvelles modalités de coopération avec les acteurs locaux (telles que des conventions de mandat avec les intercommunalités) sont développées pour accélérer la mise en œuvre des projets sur le terrain. L'ensemble de ces mesures doit permettre d’augmenter l’efficacité de l'intervention de l'agence, dans un contexte où chaque euro compte.
Le 12? programme s’accompagne d'une évolution de la structure des redevances entre catégories d’usagers, afin de mieux aligner la contribution de chacun sur son impact et sur les besoins du bassin. Par exemple, la redevance « prélèvement » versée par les distributeurs d’eau potable (qui était précédemment de 0,185 €/m³ pour la modernisation des réseaux) est désormais modulée selon la performance des réseaux : les collectivités présentant un bon rendement de réseau verront leur contribution diminuer, tandis que celles ayant des fuites importantes seront davantage sollicitées, ce qui les incite à investir dans la réduction des pertes. De même, la redevance pour pollution diffuse due par les fabricants et vendeurs de produits phytosanitaires reste un outil clé : son tarif a été relevé pour renforcer le signal envoyé aux filières agricoles de réduire l’usage des pesticides, conformément aux objectifs d’Ecophyto. Les redevances restent également modulées en fonction de l'état des milieux aquatiques et de la rareté de la ressource dans chaque secteur : ainsi, sur les zones où la qualité de l'eau est dégradée ou où la ressource est en tension, les taux peuvent être majorés afin de dégager des financements supplémentaires pour restaurer la situation, dans un esprit de « pollueur-payeur » responsabilisant.
En revanche, les territoires qui ont déjà atteint un bon état ou qui mettent en place des pratiques exemplaires peuvent bénéficier de modulations favorables. Ce principe de péréquation environnementale, déjà présent auparavant, est maintenu pour assurer une solidarité financière entre usagers et entre territoires du bassin. Enfin, l'agence de l'eau Seine-Normandie continue de contribuer au financement des politiques nationales de biodiversité. À ce titre, elle verse une partie de ses recettes au budget de l'Office français de la biodiversité (OFB), institution issue de la fusion de l’AFB et de l’ONCFS. Cette contribution, d'un montant de plusieurs centaines de millions d’euros sur la période, permet de soutenir des actions de protection de la nature à l’échelle nationale, en cohérence avec les objectifs du bassin. Elle témoigne de l'engagement de l'agence au-delà de son territoire, aux côtés de l’État, pour la préservation du patrimoine naturel.
Les aides de l’agence de l'eau Seine-Normandie n’ont pas de caractère systématique ni automatique. Le 12? programme d’intervention veille avant tout à l'efficacité environnementale des actions soutenues et à leur rapport coût-efficacité, dans un contexte de contraintes budgétaires pour les porteurs de projet comme pour l'agence. L’attribution des aides est ainsi soumise à une analyse d'opportunité permettant notamment :
D'une manière générale, le simple renouvellement d’ouvrages et de matériels à l'identique n'est pas éligible, sauf disposition spécifique prévue dans le programme. Après application de ces principes généraux, la décision d’accorder une aide est conditionnée au respect du cadre fixé par le programme d’intervention en vigueur.
L’agence de l'eau évalue les projets soumis à son financement au regard de leur efficience par rapport au gain environnemental global attendu et de leurs effets sur les milieux concernés. Elle examine en particulier l'impact de chaque projet vis-à-vis de l'objectif prioritaire qu’est l’atteinte (ou la préservation) du bon état des masses d’eaux superficielles et souterraines. À cet effet, l'agence s’appuie sur les priorités identifiées dans les plans d'action opérationnels territorialisés (PAOT) définis par l’État pour atteindre les objectifs du SDAGE. Sans préjudice des principes généraux précités et des engagements contractuels de l'agence, pris notamment dans le cadre des contrats territoriaux « eau et climat », les dossiers sont traités en priorité selon les conditions suivantes :
Chaque fois que possible, pour répondre à ces différentes priorités, l'agence de l'eau privilégiera les solutions contribuant à l'adaptation au changement climatique et/ou à son atténuation, de même que les projets multifonctionnels. Ces derniers permettent de répondre simultanément aux trois enjeux que sont la qualité des milieux aquatiques, la reconquête de la biodiversité et l’adaptation au changement climatique.
Depuis 2022, l'agence de l'eau dispose en outre d'un programme de mesures territorialisé, établi dans le cadre du SDAGE 2022-2027, qui permet de déterminer les leviers d'action prioritaires sur les territoires nécessitant un renforcement de l’action de l’État (police de l'eau) et de l’agence. Les priorités des actions aidées sont revues et ajustées en conséquence pour la durée du 12? programme. Par ailleurs, le 12? programme vise un objectif de simplification des modalités d'aide, avec un système plus lisible.
de taux d'aide (un taux de base et un taux majoré pour les actions jugées les plus prioritaires), ces taux pouvant être plafonnés par l'encadrement européen ou national le cas échéant.
Les aides sont accordées aux maîtres d’ouvrage publics ou privés, pour des projets respectant les modalités du programme d'intervention en vigueur. Elles peuvent être attribuées à des tiers publics ou privés (dits « attributaires ») qui agissent pour le compte de ces maîtres d’ouvrage (dits « bénéficiaires ») dans le cadre d’un contrat définissant le montage juridique et financier du projet. L'Agence de l'eau peut assurer elle-même la maîtrise d’ouvrage d'investissements, d’études, d’acquisition de données, d’opérations de communication ou de systèmes d’information d’intérêt général. Dans ce cas, le montant de ces opérations est intégralement pris en charge au titre du programme. L'Agence de l'eau peut également donner mandat à un organisme public pour assurer l’instruction, la liquidation et le paiement des aides, dans le cadre d’une convention de mandat dont le modèle est approuvé par le conseil d’administration. Des compléments aux conditions générales d’attribution (notamment concernant le paiement des aides) sont approuvés par délibération du conseil d'administration et portés à la connaissance des attributaires et bénéficiaires au moment de la notification de leurs aides.
Les aides de l'agence prennent la forme de subventions ou d’avances remboursables à taux zéro. Lorsque la maîtrise d'ouvrage d'une opération est assurée par l’État, l'aide peut être accordée sous la forme d’un fonds de concours, régi par une convention spécifique. Dans ce cas, les conditions générales d’attribution et de versement des aides de l’agence Seine-Normandie ne s’appliquent pas. L'Agence de l'eau peut par ailleurs financer des actions thématiques ciblées sous forme d’appels à projets. Chaque appel à projets, à l'initiative de l’agence, fait l'objet d’un cahier des charges définissant le champ des projets visés, les modalités d’aide, les conditions d’éligibilité ainsi que les critères et modalités de sélection. Lorsqu'il prévoit des modalités d'intervention spécifiques dérogeant au programme, il est validé par le conseil d’administration. Les avances accordées par l’agence ont des durées de remboursement de :
Il peut y être dérogé, à titre exceptionnel, par le directeur général de l’agence après avis conforme du conseil d’administration, lorsque les conditions techniques, environnementales, économiques ou sociales du projet le justifient. Les avances sont sans intérêt ni frais de gestion, et remboursables en annuités constantes.
Dans un objectif d’efficacité de l’action de l'agence ne sont pas aidés les projets dont le coût total est inférieur à 10 000 € TTC. Par exception, ce seuil est ramené à 3 500 € TTC pour certains projets ou études spécifiques :
Ces planchers ne s'appliquent pas aux projets financés dans le cadre de conventions de mandat, ni aux aides où l’organisme mandataire de l'agence est maître d’ouvrage pour son propre compte. Par ailleurs, le montant minimum des avances accordées est de 10 000 €. En dessous de ce seuil, aucune avance n’est versée. Cette disposition ne s’applique pas aux avances allouées pour des mesures d’urgence à la suite d’événements naturels, ni aux opérations de maîtrise foncière.
Les aides dont le montant est inférieur à un seuil fixé par le conseil d’administration font l'objet d’une décision du directeur général de l'agence de l'eau qui en rend ensuite compte à la commission des aides du conseil d’administration. À partir de ce seuil, les décisions d’aides sont soumises à l’avis conforme de la commission des aides du conseil d’administration.
Les aides de l'agence de l'eau sont calculées soit par l’application d’un taux d’aide à une assiette prévisionnelle de dépenses éligibles, soit par l'application d’un forfait associé, le cas échéant, à des unités d’œuvre. L'aide est accordée sous la forme d'un montant maximal plafonné. À l'exception des aides calculées sur une base forfaitaire, le montant définitif de l'aide est ajusté en appliquant le taux d’aide aux dépenses réelles éligibles et dûment justifiées de l’opération. Sauf dispositions particulières du programme, l’assiette prise en compte correspond à la part du montant des dépenses
Retenues (au regard des orientations du programme) éligible au concours financier de l’agence, diminuée le cas échéant par l’application des règles de prix de référence et de prix plafond définies au chapitre 3.1.6 du programme. Les dépenses retenues s’entendent hors TVA, sauf si l’attributaire ne peut récupérer ou se faire compenser cette taxe (fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée ou FCTVA notamment). Lorsque le projet est réalisé en tout ou partie en régie par le maître d’ouvrage, le montant des dépenses retenues peut inclure les charges de personnel et de fonctionnement directement affectées au projet, selon les modalités précisées dans le programme. Pour les personnes morales de droit privé à but non lucratif, le bénévolat directement impliqué dans le projet peut être valorisé dans l’assiette, s’il figure au compte de résultat de l’organisme. Dans ce cas, la subvention de l’agence est plafonnée de sorte à ne pas dépasser le montant des dépenses éligibles hors valorisation du bénévolat. En outre, les mesures visant à compenser, au sens du Code de l’environnement, les atteintes à l’environnement (mesures de compensation écologique) ne sont pas éligibles aux aides de l’agence. Cependant, la partie d’une opération allant au-delà des mesures compensatoires obligatoires peut être éligible au financement.
Pour chaque ligne de programme, il peut être défini :
- un prix de référence, que le montant de l’assiette ne peut pas dépasser sauf circonstances technico-économiques inhabituelles et dûment justifiées ;
- un prix plafond, que le montant de l’assiette ne peut pas dépasser sauf autorisation expresse de la commission des aides.
Pour tenir compte de l’évolution des conditions techniques et économiques, le directeur général de l’agence de l’eau peut actualiser les prix de référence (PR) et les prix plafond (PP) après avis conforme de la commission des aides.
Les taux de subvention ou d’avance indiqués dans le présent programme pluriannuel d’intervention constituent des taux maximaux d’aide. En outre, ces taux peuvent être plafonnés par la législation en vigueur, notamment celle qui limite le cumul des aides publiques pour un même projet. Par exemple, pour les opérations d’investissement des collectivités, le concours financier de l’agence ne peut avoir pour effet de porter le taux d’aide publique total au-delà de 80 % du coût du projet. Hors encadrement spécifique des aides d’État, et afin d’apprécier le cumul d’aides publiques accordées, l’équivalent-subvention des avances remboursables est calculé par référence au taux d’intérêt du livret A (référence Aqua-Prêt de la Banque des territoires) en vigueur au 1?? janvier de l’année.
Sauf autorisation expresse de démarrage anticipé accordée par l’agence, l’attributaire ne peut pas commencer l’exécution du projet avant d’avoir déposé une demande d’aide formelle auprès de l’agence de l’eau. L’agence accuse réception de cette demande, étant précisé que cet accusé de réception ne vaut pas décision d’attribution de l’aide. Cette obligation ne s’applique pas aux demandes d’aide complémentaires à une aide initiale déjà octroyée par l’agence pour le même objet, ni aux demandes relatives au renouvellement du financement d’actions reconduites annuellement, ni aux aides d’urgence.
Une délibération du conseil d’administration précise les modalités de mise en œuvre de ce principe. Pour les opérations relatives à des travaux, les prestations d’assistance à la maîtrise d’ouvrage, les études préalables au projet, les études de maîtrise d’œuvre de conception, ainsi que les acquisitions ou frais de mise à disposition de terrain jugés nécessaires à la réalisation de l’opération par l’agence ne constituent pas un commencement d’exécution ; ils sont financés avec le projet auquel ils se rattachent et au même taux d’aide.
L’encadrement européen et national applicable aux aides d’État s’impose aux aides de l’agence de l’eau. En d’autres termes, les modalités d’intervention de l’agence de l’eau en faveur des secteurs concurrentiels (notamment les activités agricoles, la pêche et l’aquaculture, ainsi que les autres activités économiques) sont fixées dans le respect de la réglementation européenne relative aux aides d’État et de la législation nationale en vigueur. En particulier, les aides de l’agence doivent avoir un effet incitatif : à ce titre, les travaux faisant l’objet d’un arrêté de mise en demeure par l’autorité administrative compétente ne sont pas éligibles aux aides financières de l’agence.
Pour les secteurs économiques hors agriculture, l’agence de l’eau applique les cadres réglementaires en vigueur relatifs aux aides d’État.
Les modalités d’aide respectent le règlement européen applicable au secteur de la pêche et de l’aquaculture (par exemple, le règlement (UE) n° 1388/2014 applicable jusqu’en 2020, remplacé depuis par les nouvelles dispositions européennes). Sauf dérogation prévue par les textes, l’intensité maximale d’aide publique est de 50 % des dépenses totales éligibles liées à l’opération, aussi bien pour les études que pour les travaux. Par ailleurs, l’agence de l’eau peut soutenir l’ensemble des entreprises de ce secteur, y compris les grandes entreprises, dans le respect du plafond « de minimis » qui leur est applicable (soit 30 000 € d’aides publiques cumulées sur trois ans, à titre indicatif).
Les aides sont accordées en conformité avec le Régime Général d’Exemption par Catégorie (RGEC) en vigueur (anciennement règlement (UE) n° 651/2014 prolongé et actualisé) et, le cas échéant, dans le respect du régime des aides « de minimis » (plafond de 200 000 € d’aides publiques sur trois ans pour une même entreprise). Les entreprises doivent justifier du caractère incitatif de l’aide de l’agence et de la valeur ajoutée environnementale des travaux réalisés. En application de cette exigence, les travaux faisant l’objet d’un arrêté préfectoral de mise en demeure ne sont pas éligibles aux aides de l’agence (ce principe ayant été rappelé plus haut). Les aides visant à l’application anticipée de normes environnementales européennes (par exemple, issues de la directive relative aux émissions industrielles ou IED) respectent les règles spécifiques afférentes. En particulier, seuls les surcoûts d’investissement nécessaires pour dépasser les normes obligatoires de l’UE, ou pour accroître le niveau de protection de l’environnement en l’absence de normes, sont pris en compte dans l’assiette éligible. Ainsi, si les coûts de l’investissement environnemental sont identifiables comme investissement distinct, ces coûts spécifiques constituent les dépenses éligibles ; dans les autres cas, les coûts sont déterminés par référence à un investissement similaire moins respectueux de l’environnement (scénario contrefactuel), et la différence de coût correspond aux dépenses liées à la protection de l’environnement, éligibles aux aides.
Les coûts qui ne sont pas directement liés à une amélioration du niveau de protection de l'environnement ne sont pas admissibles. Si la détermination des coûts admissibles selon ces règles s'avère impossible (par exemple pour une technologie de procédé innovante), l’assiette éligible est plafonnée à 50 % du montant des travaux concernés, conformément aux lignes directrices européennes en vigueur.
Les entreprises du secteur agricole s’entendent des entreprises actives dans la production, la transformation et la commercialisation de produits agricoles (tels que définis à l'annexe I du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne). Lorsqu'il s’agit d’aides à des activités économiques agricoles, les interventions de l’agence de l'eau doivent obligatoirement s’inscrire dans un régime d'aide compatible avec l'encadrement européen. Il peut s'agir soit de régimes d’aides prévus par les règlements de l'Union (par exemple, le règlement de développement rural, les règlements d’exemption ou le régime de minimis agricole), soit de régimes d’aides d’État notifiés et approuvés par la Commission européenne. Dans le secteur agricole, l'agence de l'eau intervient prioritairement via les dispositifs d’aides prévus par le règlement de développement rural ou la politique agricole commune. Par exemple, sous le précédent programme, des concours financiers ont été apportés dans le cadre des Programmes de Développement Rural (PDR) régionaux 2014-2020. Désormais, le 12? programme s’inscrit dans la continuité en mobilisant les outils des nouveaux plans stratégiques de la PAC 2023-2027 pour soutenir des pratiques agricoles respectueuses de l'eau et des milieux. Les modalités opérationnelles d’intervention de l’agence dans ce domaine sont disponibles sur le site Internet de l'agence de l'eau Seine-Normandie, afin de guider les porteurs de projets agricoles vers les dispositifs adéquats.
Les redevances « protection des milieux aquatiques » et « cynégétique » sont recouvrées de façon mutualisée par l'agence de l'eau Adour-Garonne, qui reverse ensuite la part revenant à l'agence Seine-Normandie. La première, acquittée par les pêcheurs, conserve pour le 12? programme les mêmes assiette et tarifs que ceux appliqués lors du 11? programme ; la seconde, payée chaque année par les titulaires d’un permis de chasser, demeure régie par l’article L423-21-1 du Code de l'environnement et son produit est considéré stable sur l'ensemble de la période 2025-2030. Le tableau 1 ci-après récapitule les encaissements prévisionnels de ces deux redevances pour chaque année du programme ; la délibération tarifaire 2025-2030 en précise le détail annuel.
Redevances | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Pollution (domestiques et assimilés domestiques) | 106 594 000 | 6 877 000 | 0 | 0 | 0 | 0 | 113 471 000 |
Modernisation (domestique et assimilé domestique) | 39 498 000 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 39 498 000 |
Modernisation non domestique | 7 080 000 | 1 406 000 | 0 | 0 | 0 | 0 | 8 486 000 |
Consommation d'eau | 185 870 000 | 437 140 000 | 344 205 000 | 344 205 000 | 344 205 000 | 344 205 000 | 1 999 830 000 |
Performance Eau potable | 0 | 17 210 000 | 57 367 000 | 57 367 000 | 57 367 000 | 57 367 000 | 246 678 000 |
Performance Assainissement | 0 | 34 420 000 | 114 735 000 | 114 735 000 | 114 735 000 | 114 735 000 | 493 360 000 |
Pollution non domestique | 13 691 000 | 13 502 000 | 13 100 000 | 12 707 000 | 12 325 000 | 11 955 000 | 77 280 000 |
Pollution diffuse | 58 000 000 | 58 000 000 | 58 000 000 | 58 000 000 | 58 000 000 | 58 000 000 | 348 000 000 |
Élevage | 460 000 | 460 000 | 460 000 | 460 000 | 460 000 | 460 000 | 2 760 000 |
Total Pollution | 411 193 000 | 569 015 000 | 587 867 000 | 587 474 000 | 587 092 000 | 586 722 000 | 3 329 363 000 |
AEP (domestique et assimilée domestique) | 75 316 000 | 84 988 000 | 89 461 000 | 89 461 000 | 89 461 000 | 89 461 000 | 518 148 000 |
Autres usages économiques industriels | |||||||
(* + Refroidissement en exécution) | 7 558 000 | 10 895 000 | 11 034 000 | 11 034 000 | 11 034 000 | 11 034 000 | 62 589 000 |
Irrigation | 5 303 000 | 5 710 000 | 5 710 000 | 5 710 000 | 5 710 000 | 5 710 000 | 33 853 000 |
Alimentation canal | 313 000 | 506 000 | 514 000 | 514 000 | 514 000 | 514 000 | 2 875 000 |
Hydroélectricité | 83 000 | 91 000 | 91 000 | 91 000 | 91 000 | 91 000 | 538 000 |
Total prélèvement | 885 730 000 | 1 021 900 000 | 1 068 100 000 | 1 068 100 000 | 1 068 100 000 | 1 068 100 000 | 6 180 030 000 |
Redevances | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | Total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Protection des milieux aquatiques | 870 000 | 870 000 | 870 000 | 870 000 | 870 000 | 870 000 | 5 220 000 |
Cynégétique | 17 500 000 | 17 500 000 | 17 500 000 | 17 500 000 | 17 500 000 | 17 500 000 | 105 000 000 |
Total autres redevances | 183 700 000 | 183 700 000 | 183 700 000 | 183 700 000 | 183 700 000 | 183 700 000 | 1 102 200 000 |
Total millions d’euros | 5 181 360 000 | 6 895 750 000 | 7 130 470 000 | 7 126 540 000 | 7 122 720 000 | 7 119 020 000 | 40 575 860 000 |
Le 12? programme mobilise 4,662 milliards d’euros de subventions, dont 79 M€ par an réservés à la mise en œuvre du Plan Eau — soit une hausse de l'enveloppe par rapport au 11? programme (4,388 M€ hors primes). À ces crédits s’ajoutent plusieurs lignes fléchées hors budget courant : le Fonds vert « Renaturation des villes et villages » (environ 17,5 M€/an), le Fonds biodiversité - Programme 113 (environ 10 M€/an) et deux fonds biodiversité « éolien en mer » versés par étapes. Le tableau 2 ci-après répartit ces engagements par domaine d’intervention pour toute la durée 2025-2030.
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | Total | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Domaine 0 – Dépenses propres des agences de l’eau (D0) | 48 800 000 | 49 000 000 | 48 900 000 | 49 140 000 | 49 400 000 | 50 160 000 | 295 400 000 |
Domaine 1 – Actions de connaissance, de planification et de gouvernance (D1) | 38 530 000 | 38 689 000 | 38 948 000 | 39 198 000 | 39 366 000 | 40 199 000 | 234 390 000 |
Domaine 2 – Mesures générales de gestion de l’eau (eau potable et assainissement) (D2) | 270 130 000 | 271 502 000 | 272 682 000 | 284 214 000 | 285 246 000 | 290 366 000 | 1 674 140 000 |
Domaine 3 – Mesures territoriales de gestion de l’eau et de la biodiversité (D3) | 236 370 000 | 237 218 000 | 239 523 000 | 241 416 000 | 242 678 000 | 248 986 000 | 1 446 191 000 |
Charges de régularisation : remboursement de redevances | 10 000 000 | 10 000 000 | 10 000 000 | 10 000 000 | 10 000 000 | 10 000 000 | 60 000 000 |
Contributions aux opérateurs (OFB…) | 158 700 000 | 158 700 000 | 158 700 000 | 158 700 000 | 158 700 000 | 158 700 000 | 952 200 000 |
Les encaissements reposent sur quatre postes :
Le tableau 3 ci-dessous synthétise cette mise en regard dépenses/recettes afin de vérifier la soutenabilité budgétaire du programme sur l'ensemble de la période 2025-2030.
Le 12? programme doit rester rigoureusement soutenable : ses dépenses (crédits de paiement et décaissements d’avances) sont mises en regard, année après année, des recettes attendues (encaissements de redevances, autres recettes budgétaires et remboursements d’avances). Cet équilibre se lit notamment à travers la trésorerie prévisionnelle :
L'agence de l'eau fixe comme suit les tarifs des redevances visées à l'article L. 213-10 du code de l'environnement pour les années 2025 à 2030 :
Trois zones correspondant à trois tarifs différents de la redevance pour pollution de l'eau d'origine non domestique des industriels non raccordés pour tout ou partie des effluents au réseau public de collecte des eaux usées sont basées sur l'état écologique des rivières de chacune des unités hydrographiques définies dans le programme de mesures du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands :
Chaque zone est définie par les territoires des communes listées en annexe 1. En cas de modification des territoires communaux (scission de communes, création de communes nouvelles...) entraînant une modification de cette liste, les nouvelles communes sont classées dans la zone où la superficie de leur territoire est majoritaire, et ce, à compter de la date d’effet de l'arrêté actant la modification.
Les tarifs de la redevance pour pollution de l'eau d'origine non domestique des industriels non raccordés pour tout ou partie des effluents au réseau public de collecte des eaux usées prévus au IV de l'article L. 213-10-2 du code de l'environnement sont fixés par zone et par élément constitutif de la pollution, aux valeurs suivantes (exprimées en euros) :
Zonages 2025 2026 2027 2028 2029 2030
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 0,15 | 0,15 | 0,15 | 0,15 | 0,15 | 0,15 |
Zone moyenne | 0,20 | 0,20 | 0,20 | 0,20 | 0,20 | 0,20 |
Zone renforcée | 0,25 | 0,25 | 0,25 | 0,25 | 0,25 | 0,25 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 0,15 | 0,15 | 0,15 | 0,15 | 0,15 | 0,15 |
Zone moyenne | 0,16 | 0,16 | 0,16 | 0,16 | 0,16 | 0,16 |
Zone renforcée | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 |
Zone moyenne | 0,27 | 0,27 | 0,27 | 0,27 | 0,27 | 0,27 |
Zone renforcée | 0,35 | 0,35 | 0,35 | 0,35 | 0,35 | 0,35 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 15 | 15 | 15 | 15 | 15 | 15 |
Zone moyenne | 15 | 15 | 15 | 15 | 15 | 15 |
Zone renforcée | 18 | 18 | 18 | 18 | 18 | 18 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 |
Zone moyenne | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 |
Zone renforcée | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 | 30 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,6 | 0,6 |
Zone moyenne | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 0,7 |
Zone renforcée | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 0,7 | 0,7 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 |
Zone moyenne | 0,25 | 0,25 | 0,25 | 0,25 | 0,25 | 0,25 |
Zone renforcée | 0,30 | 0,30 | 0,30 | 0,30 | 0,30 | 0,30 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 1,2 | 1,2 | 1,2 | 1,2 | 1,2 | 1,2 |
Zone moyenne | 1,7 | 1,7 | 1,7 | 1,7 | 1,7 | 1,7 |
Zone renforcée | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 | 2,0 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 3 | 3 | 3 | 3 | 3 | 3 |
Zone moyenne | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 3,6 |
Zone renforcée | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 3,6 | 3,6 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 |
Zone moyenne | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 |
Zone renforcée | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 7 | 7 | 7 | 7 | 7 | 7 |
Zone moyenne | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 |
Zone renforcée | 11 | 11 | 11 | 11 | 11 | 11 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 |
Zone moyenne | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 |
Zone renforcée | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 |
Zone moyenne | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 |
Zone renforcée | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 | 5 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 |
Zone moyenne | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 |
Zone renforcée | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 | 60 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 8,3 | 8,3 | 8,3 | 8,3 | 8,3 | 8,3 |
Zone moyenne | 9,2 | 9,2 | 9,2 | 9,2 | 9,2 | 9,2 |
Zone renforcée | 10 | 10 | 10 | 10 | 10 | 10 |
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Zone de base | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 |
Zone moyenne | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 |
Zone renforcée | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 | 16,6 |
Le tarif de la redevance pour pollution de l'eau par les activités d'élevage est fixé au IV de l'article L. 213-10-3 du code de l'environnement.
Le tarif de la redevance sur la consommation d’eau potable prévu à l'article L. 213-10-4 du code de l'environnement, est fixé en euro par mètre cube d’eau aux valeurs suivantes :
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Tarif (€/m³) | 0,46 | 0,34 | 0,34 | 0,34 | 0,34 | 0,34 |
Le tarif de la redevance pour la performance des réseaux d'eau potable prévu à l'article L. 213-10-5 du code de l’environnement, est fixé en euro par mètre cube d’eau aux valeurs suivantes :
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 | |
---|---|---|---|---|---|---|
Tarif (€/m³) | 0,085 | 0,148 | 0,148 | 0,148 | 0,148 | 0,148 |
Le tarif de la redevance pour la performance des systèmes d’assainissement collectif prévu à l'article L. 213-10-6 du code de l’environnement est fixé, en euro par mètre cube d’eau, aux valeurs suivantes :
2025 : 0,089 € /m³
2026 : 0,356 € /m³
2027 : 0,356 € /m³
2028 : 0,356 € /m³
2029 : 0,356 € /m³
2030 : 0,356 € /m³
Les tarifs de la redevance pour pollutions diffuses sont fixés par l'article L. 213-10-8 du code de l’environnement.
Sont instaurées les zones de tarification suivantes :
Ces zones sont définies par arrêté du préfet coordonnateur de bassin, afin de faciliter la conciliation des intérêts des différents utilisateurs de l’eau dans les zones présentant une insuffisance, autre qu’exceptionnelle, des ressources par rapport aux besoins. Les tarifs applicables sur cette zone ne sont pas différenciés selon le type de masse d’eau prélevée (eaux souterraines ou eaux superficielles).
Ces zones évoluent en fonction des arrêtés préfectoraux délimitant les zones de répartition des eaux.
En ZRE, lorsque l'organisme unique de gestion collective défini au 6° du II de l'article L. 211-3 est désigné par l'autorité administrative, le tarif de la redevance est le tarif applicable pour la zone de base conformément aux dispositions de l’article L. 213-10-9 du code de l’environnement.
Les tarifs, exprimés en centimes d’euro par mètre cube d’eau prélevée dans ces zones, sont fixés aux valeurs suivantes :
Usages | Catégories | Zonages | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Irrigation | Cat. 2 | Zone ZRE | 3,5 | 3,5 | 3,5 | 3,5 | 3,5 | 3,5 |
Cat. 1 | Zone base | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | 1,9 | |
Irrigation gravitaire | Cat. 2 | Zone ZRE | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 |
Cat. 1 | Zone base | 0,14 | 0,14 | 0,14 | 0,14 | 0,14 | 0,14 | |
Alimentation en eau potable | Cat. 2 | Zone ZRE | 9,43 | 9,43 | 9,43 | 9,84 | 9,84 | 9,84 |
Cat. 1 | Zone base | 4,37 | 4,37 | 4,37 | 4,37 | 4,37 | 4,37 | |
Refroidissement industriel (≥ 99 % de restitution) | Cat. 2 | Zone ZRE | 1,06 | 1,06 | 1,06 | 1,06 | 1,06 | 1,06 |
Cat. 1 | Zone base | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 | |
Alimentation d’un canal | Cat. 2 | Zone ZRE | 0,04 | 0,04 | 0,04 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
Cat. 1 | Zone base | 0,023 | 0,023 | 0,023 | 0,023 | 0,023 | 0,023 | |
Autres usages économiques | Cat. 2 | Zone ZRE | 4,83 | 4,83 | 4,83 | 4,83 | 4,83 | 4,83 |
Cat. 1 | Zone base | 1,97 | 1,97 | 1,97 | 1,97 | 1,97 | 1,97 |
Usages | Catégories | Zonages | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Irrigation | Cat. 2 | Zone ZRE | 3,5 | 3,5 | 3,5 | 3,5 | 3,5 | 3,5 |
Cat. 1 | Zone base | 2,75 | 2,75 | 2,75 | 2,75 | 2,75 | 2,75 | |
Irrigation gravitaire | Cat. 2 | Zone ZRE | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 | 0,2 |
Cat. 1 | Zone base | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | 0,18 | |
Alimentation en eau potable | Cat. 2 | Zone ZRE | 9,43 | 9,43 | 9,43 | 9,84 | 9,84 | 9,84 |
Cat. 1 | Zone base | 7,59 | 7,59 | 7,59 | 7,92 | 7,92 | 7,92 |
Par usage de l'eau prélevée et par catégorie de ressource
Usages | Catégories | Zonages | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Refroidissement industriel conduisant à une restitution supérieure à 99 % | Catégorie 2 | Zone ZRE | 1,06 | 1,06 | 1,06 | 1,06 | 1,06 | 1,06 |
Catégorie 1 | Zone base ESO | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 | |
Alimentation d’un canal | Catégorie 2 | Zone ZRE | 0,04 | 0,04 | 0,04 | 0,05 | 0,05 | 0,05 |
Catégorie 1 | Zone base ESO | 0,032 | 0,032 | 0,032 | 0,04 | 0,04 | 0,04 | |
Autres usages économiques | Catégorie 2 | Zone ZRE | 4,83 | 4,83 | 4,83 | 5,04 | 5,04 | 5,04 |
Catégorie 1 | Zone base ESO | 3,795 | 3,795 | 3,795 | 3,960 | 3,960 | 3,960 |
Si ces tarifs deviennent inférieurs aux minimas indexés sur l’inflation, ils sont alors ajustés automatiquement à hauteur de ces minimas, sans qu’il soit besoin de le constater par délibération du conseil d’administration.
La redevance prélèvement n’est pas perçue si le volume annuel prélevé est inférieur à 7 000 m³ par an et par redevable.
Le tarif de la redevance pour prélèvement sur la ressource en eau destiné au fonctionnement des installations hydroélectriques, prévu au 3 du VI de l’article L. 213-10-9 du code de l’environnement, en euro par million de mètres cubes d’eau turbinés et par mètre de chute, est fixé aux valeurs suivantes :
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 |
---|---|---|---|---|---|
0,71 | 0,71 | 0,71 | 0,71 | 0,71 | 0,71 |
Si ces tarifs deviennent inférieurs aux minimas indexés sur l’inflation, ils sont alors ajustés automatiquement à hauteur de ces minimas, sans qu’il soit besoin de le constater par délibération du conseil d’administration.
Le tarif de la redevance pour stockage d’eau en période d’étiage, prévu au I D de l’article L. 213-10-10 du code de l’environnement, est fixé, en euro par mètre cube stocké, aux valeurs suivantes :
2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 | 2030 |
---|---|---|---|---|---|
0,01 | 0,01 | 0,01 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
La période d’étiage est comprise entre le 1?? juin et le 31 octobre inclus.
Les tarifs de la redevance cynégétique nationale ou départementale sont fixés à l’article L. 423-21-1 du code de l’environnement.
Les tarifs de la redevance pour protection du milieu aquatique, prévus au II de l’article L. 213-10-12 du code de l’environnement, sont fixés, en euros par personne, aux valeurs suivantes :
Personne majeure qui se livre à l’exercice de la pêche pendant une année
2025 : 8,8 | 2026 : 8,8 | 2027 : 8,8 | 2028 : 8,8 | 2029 : 8,8 | 2030 : 8,8 |
Personne qui se livre à l’exercice de la pêche pendant 7 jours consécutifs
2025 : 3,8 | 2026 : 3,8 | 2027 : 3,8 | 2028 : 3,8 | 2029 : 3,8 | 2030 : 3,8 |
Personne qui se livre à l’exercice de la pêche à la journée
2025 : 1 | 2026 : 1 | 2027 : 1 | 2028 : 1 | 2029 : 1 | 2030 : 1 |
Supplément annuel pour la pêche de l’alevin d’anguille, du saumon et de la truite de mer
2025 : 20 | 2026 : 20 | 2027 : 20 | 2028 : 20 | 2029 : 20 | 2030 : 20 |
En dix ans, jusqu’au milieu des années 1990, le prix de l'eau s'est accru d’environ 44 % hors inflation, soit une croissance de l’ordre de 6 % par an sur la période 1992-1996. Cette évolution, comparable à la tendance observée sur l'ensemble de la France, s’expliquait par les lourds investissements réalisés à cette époque par de nombreuses communes pour construire ou améliorer les systèmes d’assainissement collectif, ce qui s'est traduit pour les usagers par une hausse sensible des factures d’eau. Sur la période 1996-1998, le prix de l'eau au niveau national a marqué un léger fléchissement, tandis que celui acquitté par les usagers du bassin Seine-Normandie continuait de progresser. En effet, les grandes agglomérations du bassin ont mené d'importants chantiers d’assainissement durant ces années, si bien qu’en 1996, le prix moyen de l'eau dans le bassin Seine-Normandie a même dépassé la moyenne observée partout ailleurs en France.
Depuis 1998, le rythme de croissance du prix de l'eau sur le bassin s’est nettement ralenti, retombant à environ +1 % par an hors inflation, soit un niveau proche de celui du reste du pays. Ce ralentissement s’explique par le tassement des investissements dans l’assainissement collectif après 1998. Sur la période récente, le prix de l'eau a même eu tendance à se stabiliser en euro constant. Ainsi, en 2021, le prix moyen toutes taxes comprises s’établit à 4,19 € par mètre cube (pour une consommation annuelle de référence de 120 m³), un niveau quasiment inchangé par rapport à 2015 (4,18 €/m³). En euro constant (corrigé de l’inflation), cela correspond à une légère baisse du prix sur 2015-2021.
Environ 85 % de la population du bassin (un peu moins de 16 millions d’habitants) paient entre 3,4 et 5,4 € TTC/m³ d'eau, même si ce prix moyen masque des disparités importantes d'une commune à l'autre en raison de facteurs géographiques et techniques (conditions d’accès et de qualité de la ressource, coûts d’infrastructure, taille des services, etc.). Depuis 2011, la part de l’assainissement dans la facture d'eau totale dépasse celle de l'eau potable. En 2021, la facture type se décompose en environ 42 % pour le service d’assainissement collectif et 36 % pour le service d'eau potable, contre des niveaux respectifs de 39 % et 37 % en 2015. À l’inverse, la part des taxes et redevances a légèrement diminué sur la période : historiquement maintenue sous le quart de la facture depuis la fin des années 1990, elle est passée d’environ 19,4 % en 2011 à 17,5 % en 2015 puis à 14,8 % en 2021.
Cette stabilité relative de la composante fiscale intervient en dépit d’une hausse conséquente de la TVA sur l'eau (+38 % depuis 2011). Les redevances prélevées par l’agence de l'eau représentent en moyenne 17 % du prix de l'eau en 2021 sur le bassin Seine-Normandie, confirmant qu’elles restent légèrement en deçà du quart de la facture totale. Ces redevances (intégrées à la facture d’eau, à proportion du volume consommé) sont ensuite reversées à l'agence de l’eau pour financer les études et les travaux de préservation de la ressource, d’assainissement des eaux usées et, plus largement, de protection des milieux aquatiques.
Sources : Agence de l’eau Seine-Normandie – Documents du 12? programme d'intervention 2025-2030 ; Loi n° 2023-1322 du 29/12/2023 (réforme des redevances) ; Délibérations du comité de bassin (tarifs 2025) ; Observatoire du prix de l’eau 2021 (AESN).